Par Frédéric Mercier, sous la direction de Jo-Anne M. Wemmers, PhD.
École de Criminologie, Université de Montréal
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Extrait du texte:
La population carcérale féminine, qui constitue entre 2 et 9 % de la population carcérale totale (Office des Nations unies contre la drogue et le crime (2009) est en forte croissance à l’échelle mondiale. Dans certains pays, cette augmentation est même supérieure à celle observée pour la population masculine (Bastick, 2005). Dans cette « ère d’incarcération de masse », la question de la surpopulation dans les établissements de détention se pose ainsi que de ces effets sur les individus incarcérés.
Selon la littérature sur le sujet, il y a surpopulation dans un milieu carcéral lorsque 80% de la capacité maximale (indiquée) de l’établissement est atteinte (Steiner & Wooldredge, 2009). Ce phénomène engendre plusieurs effets individuels et organisationnels nommément une baisse de l’accessibilité aux ressources (Haney, 2012, Huey & McNulty, 2005, Bukurura, 2003), l’amplification et l’accélération de la détérioration du bien-être psychologique et physique (Haney, 2012, Sharkey, 2010, Steiner & Wooldredge, 2009, Kupers, 1996) et la complexification des relations interpersonnelles (Haney, 2012, Gove, Hugues & Galle, 1979). Toutefois, les recherches ayant identifié les précédents effets ont pour la plupart été conduites sur des populations masculines si bien qu’il est difficile de statuer à propos des femmes incarcérées. La présente recherche a pour but de remédier à cette situation en s’attardant spécifiquement à la population carcérale féminine canadienne et à leur expérience de la surpopulation.