Isabelle PoudrierCarolineJacqueline BérubéAudreyLouise D.Jenny De BloisMarie-SuzanErnaMarie Lise Lortie

Texte d’Isabelle Poudrier

Isabelle Poudrier est une jeune femme âgée de 33 ans. Suite à plusieurs années de dérapage, elle a enfin choisi de se reprendre en main. Après une sentence provinciale et une sentence fédérale, la voici maintenant de nouveau sur pieds. À peine un mois et demi après sa sortie du pénitencier, Isabelle s’est trouvé un emploi et l’occupe toujours. Elle dit s’y plaire. Elle peut maintenant avoir des contacts non supervisés avec sa file. Elle est heureuse et a repris confiance en elle.

Adieu toi, ma destructrice amante !

Suite à notre dernière séparation, j’en suis venue à une conclusion : notre séparation ne sera pas que temporaire.

Malheureusement pour toi, tu as perdu toute emprise. J’ai réalisé combien je me sentais mieux et que la vie était beaucoup plus facile et belle sans toi. Bien sûr, tu m’as parfois manqué, seulement j’ai tenu bon et j’ai résisté. J’ai dû m’adapter. Ce fut difficile, mais j’y suis arrivée.

Évidemment, je t’ai aimée, je t’ai adorée. Durant les six ans de notre coexistence, il n’y a rien que nous n’ayons pas fait ensemble. J’ai même accouché de mes deux dernières en ta compagnie. Tu m’as totalement prise dans tes filets. Rien ne passait avant toi ! Lorsque j’ai senti que j’allais te perdre, j’ai tout fait pour te garder. Pour toi j’ai tout abandonné. Famille, enfants qui pourtant comptaient tant et pire encore, je me suis abandonnée, moi ! Afin de pouvoir te garder près de moi, je suis devenue une criminelle. J’ai détruit la vie de plusieurs personnes, ou du moins, j’ai contribué à cette destruction humaine.

Toi, qu’as-tu fait pour moi en échange ? Tu m’as transformée ! Fini la joie de vivre ! Tu m’as isolée et fait vivre un véritable enfer ! Je suis devenue trafiquante. Je ne faisais plus attention à rien, j’étais insouciante. Tu m’as donné un faux sentiment de puissance. Je me suis retrouvée entourée de gens pour qui seule toi avais de l’importance. Moi, je n’étais rien. Finalement tu m’as rendue malade. J’en suis venue à ne plus croire en rien, ni en moi. J’étais mal dans ma peau et je suis devenue parano. Ma famille avait peur, la société avait peur et la DPJ aussi. Elle m’a d’ailleurs retiré mes filles. Moi, dû à l’habitude, je ne pouvais te quitter. Que serait ma vie sans toi ? Aujourd’hui nous ne sommes plus ensemble, j’aime ma vie et il n’y a aucun retour possible.

« Ha ! », dis-tu, « tu vas me revenir ! Tu l’as déjà fait. Après 17 mois de séparation en 2006, dès que tu m’as revue tu es revenue sans hésitation. Pour une fin de semaine disais-tu et tu vois. Tu n’as pu revivre sans moi. Alors j’attends ! »

Non ! Cette fois j’ai compris. Tu n’es que destruction et noirceur. Ça fait plus d’un an que nous sommes séparées et je sais que si je te reprends je vais m’embarquer pour de longues années sombres.

Cette fois-ci c’est un adieu définitif,

Ton ex, Isabelle

Jail Slam – À mes substances

Caroline, 30 ans, 1re et dernière sentence. Elle a parcouru un chemin cahoteux au long des années passées, mais depuis son incarcération elle a décidé de réussir sa vie, de mettre toutes les chances de son côté afin de vivre un heureux futur hors de ces murs…

Texte écrit et interprété par Caroline; musique originale composée par Antoine Saint-Maur; projet coordonné par Aleksandra Zajko, Société Elizabeth Fry du Québec

Texte

Toi la mari, qui depuis l’âge de 11 ans, toi, qui s’y est prise par tous les moyens pour que je m’accroche à toi, afin que je ne voie que toi.

Tu m’as fait vivre l’enfer, un vrai calvaire, je ne voyais même plus les hivers.

Tu m’as présentée à ton ami le chimique, tu te croyais bien comique, je me suis hallucinée dans un cirque, méchant bad trip, un autre monde, une autre dimension.

Tu t’es dit mon amie, mais quand j’étais mal prise ou plein de mépris, tu te cachais dans ma vie, que de soucis.

Moi qui te cherchais dans les ruelles, dans les poubelles, dans les sacoches ou au fond d’une poche, t’as éloigné chacun de mes proches et fait de moi une tout croche, t’es vraiment moche.

Dans la déchéance, tu ne m’as donné aucune chance. Quand j’étais ivre, c’est que j’avais le mal de vivre.

Mon âme en souffrance, t’as même scrapé ma tendre enfance et volé mon adolescence.

Avec toi, je croyais vivre du plaisir et c’était toi mon seul désir, plus d’une fois j’ai dû te fuir, mais tu réussissais toujours à me séduire.

Jusqu’au bas fond tu m’as accompagnée, même si tout le temps, je te gardais très bien cachée, tu l’savais bein qu’j’étais devenue une accrochée, puis que je ne pouvais plus m’en passer. C’est quand qu’j’étais cassée, que tu m’en as fait le plus arracher, moi qui voulais te retrouver, j’ai commencé à danser, devant des yeux vicieux, là t’es devenue un problème très très sérieux.

J’ai dû vendre mon corps et mon intimité à des pervers parfois sévères.

J’étais brisée, toute ébranlée, quand j’ai r’gardé tourner le film de mes années passées. T’as toujours pas voulu me lâcher. Averses de larmes, rage et colère, m’ont menée à m’automutiler, si naïve j’ai été de me dire que je pouvais t’arrêter au moment désiré.

Quand j’avais trop mal j’me crissais des sales volées, j’me ramassais à l’hôpital bein maganée à demander de m’interner afin de récupérer. J’ai tant espéré te voir t’envoler, te volatiliser, arriver à te semer était un rêve que je commence à réaliser..

Je t’aimais, je t’adorais et à la fois te haïssais, tu m’délaissais, j’me tracassais à savoir où c’est que t’étais, encore une fois tu te cachais.

Que tu te transformes en GHB, ou PCP, en extasy, pot, hasch, en speed, en acide ou en buvard, mescaline, en cocaïne, en kétamine, à l’héroïne ou en morphine, t’as jamais été bein fine.

Sous forme de comprimé, d’herbe, de poudre ou en liquide, de joint, en ligne, en grosse gorgée, je t’ai bu, je t’ai gobé, j’t’ai inhalé, j’t’ai même fumé, presque injecté, faut dire que t’as fait de moi une vraie droguée.

De beaux moments bien gaspillés, de bien grosses gaffes à me pardonner, du fil à r’tordre, que faire pour y mettre de l’ordre ??? Combien de fois j’ai renoncé à consommer, j’ai tout lâché, me suis fait traiter, j’ai réussi quelques années. Bein crist ! Sous la pression j’y suis r’tournée, puis j’ai r’chuté.

J’ai r’commencé à trafiquer, d’autres vies se sont ainsi brisées. Les poches pleines d’cash, la grosse vie sale, l’gros char, m’en allant direction mort.

Me suis fait buster, puis arrêter. Ils m’ont jugée, puis condamnée à deux années d’pénitencier.

Puis c’est ici que je commence à me retrouver, la belle jeune femme très loin cachée, qui a décidé de ne plus consommer, je t’ai chassé de mes pensées, j’ai réussi à ne plus te désirer, tu ne fais plus partie de ma réalité.

J’ai réalisé que je vaux la peine et que je m’aime. Effort après effort, moi je m’en sors, en apprenant à m’contrôler et à r’gagner ce que tu m’as enlevé, ma dignité, mon honnêteté, ma transparence, ma vraie cadence.

Mon énergie j’la canalise, je remplis toutes mes valises et de jour en jour je ne me sens plus sous ton emprise. Mes rêves à nouveau présent, je les ressens.

À l’horizon, une belle vision sans illusions, ni de soucis, je me le suis promis !!!

Un gros merci…

 

Textes par Jacqueline Bérubé

Jacqueline Bérubé, une femme qui chemine en incarcération…

Quel enfer. Quelle misère.

Aujourd’hui je me sens comme une bête de cirque qui jongle à vue d’œil. Comme un gros rat de laboratoire qu’on n’engraisse à je ne sais quoi, qu’on dose à je ne sais quoi.

En tous cas, leurs résultats sont positifs, pour eux c’est la victoire, pour moi le désespoir.

Je suis là à passer mes journées depuis le 21 décembre à me demander quand le cirque voudra bien me relâcher, car je suis au bout de mes forces et au bout de mes peines. Je ne sais plus qui croire, quoi croire. Je crois même que je me raconte des histoires et moi-même j’aide la misère à me croire. Combien de temps encore je devrai vivre cette solitude, ce sentiment d’abandon, de rejet et de non recyclable ? Je sais pas si un jour mon cœur sera moins lourd, mais pour l’instant, il pèse plus qu’une vie remplie de larmes et de soucis. Je n’ose même plus mettre le nez dehors. J’ai peur d’être aveuglée par ce soleil qui autrefois m’apportait la joie. Combien de jours encore à ruminer tous ces remords dans ma cellule bâtie de béton et de souffrances humaines. Combien de larmes je devrai encore verser avant de pouvoir accepter que toutes ces souffrances c’est moi-même qui me les suis infligées et combien de temps mon âme prendra-t-elle pour me pardonner de l’avoir trahie, de l’avoir abandonnée pour un monde dans lequel je me croyais vainqueur et invincible et pourtant me voilà vaincue et trop sensible pour me remémorer mon passé qui, je l’espère, me permettra de ne pas revenir à mon présent actuel où je suis prisonnière de mes propres erreurs.

D’une détenue un peu bouleversée,

Jacqueline


Chère Maman,

Si j’étais une vague, j’aimerais me laisser bercer par l’océan

Si j’étais un oiseau j’aimerais voler jusqu’au paradis

Si j’étais une fleur, j’aimerais me faire dorer au soleil

Si j’étais un arbre, j’aimerais écouter le son du vent

Si j’étais un bateau, j’aimerais naviguer jusqu’au bout de la terre

Si j’étais une étoile, j’aimerais briller au ciel

Si j’étais un ange, j’aimerais me laisser bercer par la lune

Mais comme je suis ton enfant, j’aimerais à mon tour te prendre dans mes bras, te sourire.

Te bercer et te dire tout doucement à l’oreille

Merci pour ce grand amour.

Je t’aime Maman,

Jacqueline

 

Témoignage d’Audrey

Audrey, 34 ans. Pleine de talents, bonne vivante, enthousiaste et mère de deux merveilleuses filles pour qui elle fait mer et monde ! Elle rajouterait à cela qu’elle est une grande tannante !

Bonjour à tous,

Audrey ça c’est mon nom, mon vrai. Je suis une jeune femme de 33 ans. Je suis mère de deux magnifiques adolescentes de 13 et 14 ans promises à un bel avenir, j’en suis certaine. Je suis une femme sensible, aimable, intelligente, jolie, spontanée, passionnée et on dit que j’ai la tête dure ! Je pourrais en écrire davantage, mais là n’est pas l’essentiel. J’aurais le temps d’revenir, j’en suis certaine…

Je suis aussi une ex-prostituée toxicomane. J’ai consommé à peu près tout ce que l’on peut retrouver dans les poches des petits vendeurs au coin de la rue, toujours accessibles 24 heures sur 24. Cette consommation  s’est soldée par une aiguille enfoncée dans mon bras et ailleurs, je vous épargne les détails. Je me considère, malgré tout, chanceuse car l’injection et la prostitution ont été une courte période de ma vie. Mais tellement intense et j’y ai laissé beaucoup…

Je suis présentement détenue au pénitencier de Joliette. C’est mon deuxième mandat fédéral. J’ai terminé mon premier le 28 février 2007 et reçu ma nouvelle sentence le 20 août 2007. Je purge une peine de quatre ans pour vol qualifié et possession de stupéfiants. Résultat d’une déchéance, de MA déchéance. J’ai choisi de profiter de ma sentence pour m’occuper de moi. Comme je l’ai fait dans le passé à la différence que cette fois, il faut que ce soit la bonne, car les dernières semaines avant mon arrestation, la mort me guettait et à la limite c’est ce que je souhaitais. Mon retour à la réalité est loin d’être facile. J’ai fait énormément de tort autour de moi… En commençant par ma chair, deux filles que j’aime plus que tout au monde, le commis du dépanneur que j’ai menacé pour rester dans mon monde, mon monde irréel, mon cher père, mon frère, l’homme de ma vie et plusieurs autres à qui je me dois de faire amende honorable. Tout cela est très frais et me voilà la larme à l’œil. Me remémorer tout ça est essentiel à mon rétablissement, mais très douloureux. Il y a aussi une autre personne, une personne que j’ai blessée plus que toutes les autres. Cette personne c’est moi et je ne peux pas me sauver comme il est si facile de le faire pour fuir mon entourage. Je dois vivre aujourd’hui avec ce que j’ai été, ce que j’ai fait, ce que je vais faire, mais surtout ce que je vais devenir et pour ça, il n’en tient qu’à moi de faire les bons choix.

Je ne sais pas qui va me lire ni où je serai publiée, mais une chose est certaine : j’ai des choses à dire, je dirai même à crier à monsieur et madame tout le monde, les résidents du quartier St-Roch, les policiers et les « décideurs », les gens qui ont du pouvoir. On regarde, la plupart du temps, les jeunes filles, les femmes, les jeunes hommes et les hommes qui se prostituent comme des moins que rien. On se fait insulter, casser et pourtant derrière ces êtres humains se cachent du bien grand monde… Lorsque l’on est rendu sur un coin de rue pour se payer sa dose, ce n’est plus un choix c’est un besoin.

Il faut des fonds, des projets pour venir à bout de ce fléau. Je n’ai pas la prétention de croire que je peux changer le monde, mais à ma façon, je peux expliquer, dénoncer des choses qui nous amèneront à des changements. Il faut arrêter de faire comme si ça n’existait pas, de se taire… Il faut dire et ce bout-là, moi Audrey, je peux le faire en toute connaissance du terrain. Un coup d’épée dans l’eau ça ne fait pas grand chose. Par contre, plusieurs ça peut provoquer des vagues…

À bientôt, Audrey

Poème de Louise D.

Après sept années jalonnées par des sentences en milieu ouvert ou en détention, Louise, tel qu’elle le dit elle-même, «s’épanouit maintenant dans le monde de l’art, de l’écriture, et de la musique». Son implication dans différents ateliers de pratique artistique lui permet de mettre en mots ou en images un vécu riche d’expériences.

Le rêve est vaste. Dès la naissance, nous rêvons… Je crie, je pleure, je veux un sein, le sein de ma mère… Je rêve d’avoir le ventre plein. Puis je grandis avec des rêves, réalisables ou non, quand même je rêve. Adolescente, je rêve d’être grande, d’avoir 18 ans, d’avoir ceci ou cela, mais j’en rêve. Pouvoir gouverner le monde, je rêve d’un monde meilleur. Puis je vise une belle retraite. J’en rêve depuis… Et vient le jour de joies ou de souffrances acquises ! Je rêve d’aller haut vers ces nuages qui ont l’air si confortables. Mais, déjà après ce rêve de quitter mon corporel souffrant ou fatigué, j’en intègre un autre… Me voici en train de rêver au sein d’une autre mère qui saura m’aider à réaliser les réalisables et de sourire en songeant aux rêves qui ne deviendront concrets qu’aux yeux de tous, car ces yeux-là que je chéris le plus sont dans ma tête, dans mon cœur, ces rêves si vastes…

Louise D.

Poèmes de Jenny De Blois

Après un séjour de neuf mois à la Maison Tanguay, Jenny a entrepris un processus de réinsertion sociale d’une durée de quatre mois à la Maison de transition Thérèse-Casgrain. Jenny est décédée le 12 août 2007. Elle a laissé dans le deuil son père, sa soeur et sa fille de neuf ans, ainsi que ses amies de la Maison Thérèse-Casgrain.


Une lueur d’espoir

J’me sens angoissée

Lorsque la nuit est tombée

Et que dans mes pensées

Je ressasse le passé

Et que dans l’anxiété

Je ne peux oublier

Encore moins me pardonner

J’me sens triste

Lorsque je pleure

Sur mes malheurs

Et que c’est moi

Sans aucune frayeur

Qui les ai causés

J’me sens heureuse

Lorsque dans mon cœur

Il y a encore de la place

Pour un peu de bonheur

J’ressens encore de l’espoir

Parce que j’ai encore le pouvoir

De changer ma vie


Un pas vers le bonheur

Avant de reprendre ma vie en main

J’étais complètement dans l’champ

À ne plus voir passer le temps.

Je vivais dans l’insouciance,

L’inconscience et l’indifférence.

J’étais devenue paranoïaque

À la mentalité démoniaque.

Maintenant que je suis dégelée

Et que je fais face à ma réalité

De toutes mes souffrances à surmonter

De tous mes monstres à affronter

C’est moi qui ai le pouvoir et la volonté

De me débarrasser de ce douloureux passé

Pour enfin essayer de me pardonner.

Aujourd’hui, je sais qui je suis

Et j’accepte ce que je suis.

Je peux me reprendre en main

Avec tous les outils que je détiens

Afin de recommencer ma vie

Avec moins de soucis

Et de réfléchir

À un bel avenir…

 

Poème de Marie-Suzan

Marie-Suzan purge une sentence vie à l’Établissement Joliette. Elle brille par ses talents exceptionnels, son sens de la débrouillardise et son énergie. La vie ne lui fait pas peur !

Lettre ouverte à ma conscience

Toi qui n’a pas été présente dans ma détresse,

Toi qui ne m’as pas guidée lorsque j’ai commis l’irréparable…

Pourquoi viens-tu m’envahir aujourd’hui ?

Ah c’est facile maintenant pour toi de m’envoyer

De petits signaux clairs tels que : c’est bien ma grande ce que tu fais !

Tu as bien cheminé ces derniers temps, tu ne dois pas lâcher,

Je suis avec toi.

Écoute fidèle conscience, à mon tour de te dire ce que je pense de toi !

Je veux bien t’accorder tout le mérite de cette belle évolution…

Mais dis-moi, à part nous deux, à qui je peux crier cette si bonne nouvelle ?

Comme tu sais, tous les êtres significatifs de ma vie ont disparu avec mon délit.

Je suis triste, seule, pourtant je chemine.

Noël frappe à ma porte. C’est la fête du renouveau, l’arrivée de Jésus,

Signe d’amour et de paix pourtant…

Je suis triste, seule, mais je chemine.

Cette grande fête s’annonce, on enterre les vieux différents, on se pardonne…

Comme j’aimerais obtenir le pardon des miens, mais ce n’est pas encore pour cette année.

Je suis triste et seule, pourtant je chemine.

Voilà Noël !  Tous se réunissent pour partager entre eux, la joie et l’amour.

Les présents confirment cette belle fête.

Moi je suis triste, seule mais je chemine.

Wow fidèle conscience ! Réalises-tu à quel point tu perturbes ma petite vie ???

Tu me la rends beaucoup plus difficile qu’avant en plus,

Je suis triste, seule, pourtant je chemine.

Ok !  Comme je n’ai pas d’autres choix que de cohabiter avec toi et d’en assumer

Tout ce que cela comporte, j’ai décidé d’harmoniser notre relation.

Je te demande de me guider vers ce demain meilleur dont tu m’as si souvent parlé.

À partir de maintenant, nous serons toutes les deux à vouloir mon si beau cheminement.

Je t’accueille avec toute ma fragilité; ma transparence et mon intégrité.

Ne m’abandonne plus car j’ai besoin de toi pour « ÊTRE ».

Joyeux Noël ma fidèle complice !

p.-s. J’ai omis de te dire : « Pardonne-moi fidèle conscience d’avoir douté de toi

et merci de ta persévérance. »

Poème de Erna

Souvenirs heureux

Petite fille marchant sur le trottoir qui longeait le parc à côté de sa maison.

Cette allée particulière était remplie de marchands de bonbons et de sucreries multicolores ; leurs plateaux en débordaient ; ces vendeurs de bonheur brassaient de longues heures sous un soleil de plomb parfois.

Espérant une vente à ces familles endimanchées qui prenaient une marche de santé en allant à la messe.

La petite fille pressait le pas pour arriver avant les siens près de la dame avenante et souriante qui lui présentait un bonbon…et c’était l’extase.

Erna

 

Textes par Marie-Lise Lortie

Bientôt est tantôt

J’ai la grande envie de voir bientôt est tantôt les huit personnes qui manquent à ma souffrance. Tantôt je suis là, tantôt je ne suis plus là. J’ai peur du bientôt parce que j’ai plusieurs personnes en moi qui bientôt je suis là, tantôt je ne suis pas pantoute là, la personne que plusieurs personnes sont avec une journée je suis là une journée, pas là, l’autre jour. Bientôt peut-être je viendrais seule si la peur ne vient pas à moi.

J’ai tellement tantôt des personnes qui tantôt parlent comme une horloge qui tantôt dit «tic tac toc tic tac ? » Bientôt peut être si bientôt l’horloge cesse tantôt là, je vais sûrement arrêter d’attendre ce monde si malade de ce monde d’enfer où la folie me prend, d’arrêter de respirer et continuer à me battre pour parler avec le mépris d’avoir trop parler dans leurs canaux d’oreille qui n’ont pas juste cela à faire que d’entendre la même personne se plaindre et oui, c’est moi qui ai mal, è vouloir sortir de ses murs qui me cessent de me parler avec une clef, qui me paraît aussi grosse que mon enfance que l’on fermait de la même manière où mon cœur arrêtait de battre de peur que l’on dépose des files sur mon deux entres d’horloge de mes canaux de mon cerveau, est un bâton dans ce qui reste de mon nouveau dentier, de mes dents de bébé qui sont restées sur les bâtons où les hommes habillés en blanc où mes dents de bébé y sont restées, sur cette table où on m’agitait avec les fils de mes peurs, que je prenais mes barreaux de lit de bébé, bras attachés, pied tendu avec ces grosses cordes qui m’empêchait de bouger pour aller sur les files qui font mal dans le cerveau de la femme que je suis et qui à rester jusqu’ici Criss !

Je ne peux pas me souvenir ce qui s’est passé, mais les souvenirs, des fils, ça je me souviens. Mais Dieu s’il vous plaît prend cette grosse clef qui est là, oui là. Toi seul peux l’ouvrir et me laisser partir là où nous avons le droit d’ouvrir les portes avec la plus petite clef qui ne s’appelle pas « prison ». Mes maisons qui ont le trottoir. Que je puisse faire parler mon cœur.

Mais nous quand nous portons le dentier, nous le savons que la porte de sortie n’est plus qu’un rêve.

J’ai fait ce petit poème pour une occasion de Noël, donc Dieu est dans tous les cœurs qui souffrent ?

Marie-Lise Lortie, 24-10-2003

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Si j’étais l’Ange de ces prisons

Couplet 1

Si j’étais l’Ange de ces prisons

Je pourrais changer la rue de ces petites maisons

Et changer les mots des gens

Tellement irréfléchis

Et parlés avec mépris

Couplet 2

Elles se regardent dans les yeux

Entre elles

Pour une journée

Ou quelques jours dans leur lit

Couplet 3

Chacune de ces petites personnes

Ont mal dans l’âme

C’est pourquoi toutes se ressemblent

Avec l’aiguille au bras

Ou tout ce qui se trouve par là

Refrain

Si j’étais l’Ange de ces prisons

Je changerais la rue où toutes passent

Par là, oui là

Pour protéger toutes celles qui souffrent

Et qui ont sans le vouloir

Une langue de vipère

Marie-Lise Lortie, chanson composée le 03-03-2006